Ma liseuse et moi: après deux mois
Il n’y a qu’à voir les statistiques, le sujet est chaud. Les gens pensent de plus en plus à l’achat d’une liseuse. Hier, un homme m’a demandé si j’étais heureux de ma liseuse dans le métro; connaissant la sociabilité des usagers du transport en commun à Montréal, ça en dit long. Sa deuxième question: y a-t-il assez de livres en français? Je lui ai presque menti. J’ai dit: oui, beaucoup.
Encore les foutus DRM
Bien sûr, je pensais aux livres du domaine public, déjà disponibles par milliers. La vérité, c’est que les auteur contemporains sont protégés par les DRM, une barrière presque infranchissable pour les consommateurs.
Distributeurs et éditeurs, craignant instinctivement le piratage, incluent dans leurs livres des mécanismes d’autodestruction: passé tant d’appareils, plus moyen de lire votre fichier. À l’époque des gadget jetables, dont on ne peut même pas remplacer la batterie, c’est une arnaque. D’autant qu’ils vendent ces livres très cher, souvent à un prix qui avoisine la copie papier.
Reste que si vous achetez une liseuse, l’univers du domaine public s’ouvre à vous. C’est là-dedans que je me gave. En attendant que les marchands de livres décident de vendre des livres, je continuerai. Il y en a pour une vie.
Et la machine
Pour mémoire, je me suis acheté pour une bouchée de pain un Kobo ancien modèle, et reconditionné. Les pièces bougent, l’ensemble n’est pas très solide d’apparence, bref ou est loin des gadgets d’apple auxquels je suis habitué, qui sont beaux et solides comme le roc. Reste que je ne peux pas témoigner pour le Kobo à écran tactile actuellement sur le marché.
L’autonomie est à la hauteur. Je peux lire trois livres en entier sans avoir à recharger les piles. À vrai dire, je n’ai pas encore eu à recharger les piles. Comme on le recharge en le branchant à l’ordinateur, les mises-è-jour de la bibliothèque par calibre on suffit jusqu’à maintenant.
Un des plus graves inconforts est la lenteur au démarrage. Une bonne minute.
J’ai trouvé la manière de modifier la taille de la police, ce qui rend la lecture confortable.
J’ai pu l’expérimenter en plein soleil comme dans la pénombre d’un autobus voyageant de nuit. L’expérience de lecture est confortable dans tous les cas.
Et l’avenir?
Je l’ai dit, il n’y a plus de place pour des livres chez moi. La bibliothèque déborde, les rayons contiennent trois rangées de livres et je mets des livres à l’horizontale par-dessus. La liseuse est la seule solution.
Je ressent cruellement l’impossibilité pratique d’acheter les livres des auteurs contemporains, ceux que je contoie à Boréal ou ceux des étditeurs que je voudrais démarcher. Éventuellement, je devrai m’y mettre. Je serai alors forcé d’acheter leur livres au prix demandé, et de faire sauter le DRM à la main, ce qui est facile pour un technophile comme moi. Certains éditeurs cependant n’offrent pas encore de versions électroniques, ou seulement dans le format pdf, totalement inapproprié puisque sans la moindre souplesse. Ceux là se passeront de ma clientèle et pourront continuer de discourir sur le fait que les livres électroiniques ne se vendent pas.
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