A Feast for Crows : désolé George


Avec ce roman, George R. R. Martin poursuit la lente dégradation de sa prometteuse série, A Song of Fire and Ice.

Alors que le roman précédent nous présentait la lente descente aux enfers de nos personnages favoris, ainsi que des suites insipides d’errances interminables, A Feast for Crows réussit l’exploit d’en réduire l’intérêt jusqu’aux abysses. D’abord en excluant tous les personnages intéressants de la série (Daenarys, Jon Snow et Tyrion Lannister) et aussi Bran Stark, alors même que son personnage allait prendre un peu de gallon. Ensuite en nous présentant des cohortes de personnages inutiles dans des scènes qui ne font en rien avancer l’histoire. Les innombrables chapitres consacrés aux Iron Borns et aux Dornish Men ne servent qu’à une chose: nous suggérer qu’ils vont tenter une alliance avec Daenarys dans un hypothétique futur tome. Enfin en prenant quelques personnages au fort potentiel (Brienne, Sansa et Jaime) et en vidant leurs actions de toute signification.

Le livre trouve une sorte de rédemption dans les courts passages où Sansa apprend l’art subtil de la politique, et surtout dans le point de vue de Cercei Lannister. L’auteur arrive avec brio à nous glisser dans la peau d’un tyran à l’incompétence totale, qui arrive en quelques semaines à détruire ce que d’autres ont passé leur vie à construire ou à protéger. Sa perte est l’unique motivation à lire ce livre. Je vous suggère de ne lire que ces passages; ils ne sont de toutes manières aucunement liés aux autres.

La suite aurait pointé le bout de son nez sur le site d’Amazon, qui le promet pour l’automne. Vais-je donner une autre chance à cette série, qui présente tout de même de grande qualités (nommément le background détaillé, qui prend décidément beaucoup trop de place, ainsi que la couleur de l’écriture)? Sans doutes que si, à ma grande honte, mais seulement quand j’aurai lu une dizaine de critiques affirmant qu’il apporte enfin la conclusion de ce qui pourrait tout de même rester une respectable saga.

Aurais-je commencé à lire A Game of Thrones, sachant quelles allaient en être les suites? Non, sans doute pas, malgré l’impressionnante leçon d’écriture que représente ce premier tome.

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