Papier et créativité

J’ai commencé hier la relecture de mon roman, après l’avoir laissé décanter durant quelques mois. Mes lecteurs privilégiés m’ont donné leurs avis et, ma copines ayant été indulgente, j’ai largement assez de place pour écrire mes propres notes sur la copie qu’elle m’a rendu. Sur les six premiers chapitres, deux m’ont semblé assez faibles. Et j’ai pu renouer avec la méthode qui me réussi le mieux pour trouver des solutions: coucher des notes sur le papier.

Pendant très longtemps, j'ai d'abord écrit mes histoires à la main. Par obligation d’abord, puisque je n’avais tout simplement pas d’ordinateur — cette période n’a pas duré longtemps. Ensuite, c’était simplement par commodité, car je pouvais très bien traîner un cahier avec moi, pour les moments d'inspiration. Je n’avais pas encore d’ordinateur portable. Enfin, l’écriture au stylo était simplement plus fluide. C’est très dommage, parce que j’ai toujours eu la flemme de tout retaper ensuite (et du mal à relire ma propre écriture).

Surtout, le traitement de texte est une invention relativement lourdingue. Travailler avec ce truc n’est pas facile, naviguer dans le texte finissait par me prendre tout mon temps. Bon, pour un auteur qui aurait connu la période faste des machines à écrire, mes lamentations doivent sonner relativement creux, mais il reste que Scrivener, avec ses commodités merveilleuses et son interface intuitive, m’a presque séparé tout à fait de mon cher papier.

C’est pourquoi j’ai été surpris hier par l’aisance avec laquelle j’arrivais à dénouer mes problèmes de narration. Quelques paragraphes de note, et tout devient clair: le cheminement du récit, le maniement de la narration, l’ajout de péripétie, la cohérence thématique. J’y arrive singulièrement mieux avec un stylo qu’avec un clavier. Il semble que Scrivener ne parviendra pas à totalement m’affranchir des notes éparses qui traînent et s’accumulent encore autour de moi.

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